Il est des endroits qui ne ressemblent à aucun autre. Outre les volcans et les rochers à même la mer, ce sont notamment les œuvres Manrique que l’on vient découvrir en se rendant aux Canaries. C’est en effet sur l’archipel des Canaries que César Manrique, peintre, architecte et sculpteur espagnol né en 1919 à Lanzarote, a choisi d’exprimer son art en version grandeur nature. Sa première exposition voit le jour au cours de sa 23ème année à Arrecife, la capitale de Lanzarote.
Après avoir suivi des cours d’urbanisme à l’université de Tenerife, ce personnage hors norme obtient en 1950 une maîtrise de dessin et de peinture à Madrid.
Petites maisons typiques de Lanzarote du côté d'Haria
Ce génie créatif est très vite inspiré par les couleurs changeantes et les paysages de son île. En 1954, il créé la galerie « Fernando Fé » à Madrid. Il expose ensuite durant quatre ans à New-York.
De retour sur son île, un projet monumental l’anime : faire de son île la plus belle du monde. Il obtient l’autorisation de Pepin Ramírez, président du gouvernement des Canaries à l’époque.
L’objectif est de la sublimer tout en la préservant. Pour cela, seules les constructions traditionnelles de l’île sont autorisées, tout comme les bâtiments de deux étages au maximum. Les panneaux publicitaires disparaissent en parallèle du bord des routes.
Piscine du Jameos del Agua
En 1966, Manrique participe à l'aménagement des Jameos del Agua dans le nord de Lanzarote en créant le premier centre touristique de l'ile (grottes souterraines, grotte subaquatique la plus grande et la plus profonde du monde, la maison des volcans, une piscine, un restaurant, ...).
Une grotte subaquatique à Lanzarote
En 1970, une famille lui lègue un terrain sur lequel il décide de construire sa maison au milieu de cinq bulles de lave qui deviennent des pièces de vie à part entière. Il crée une incroyable piscine en sous-sol de sa maison à l’intérieur d’un boyau volcanique. Dans l’atelier de Manrique, une langue de lave s’invite même à l’intérieur pour ne faire qu’un avec la nature.
Piscine de la Fondation Manrique
Quatre ans plus tard, il ouvre le centre culturel polyvalent « El Almacén » à Arrecife.
En 1978, il est décoré du prix mondial de l’écologie et du tourisme. En 1981, il devient médaillé d’or du mérite des beaux-arts.
Vue sur un volcan d'une pièce de la fondation Manrique
La fondation César Manrique voit le jour en 1982. Elle vise à faire la promotion d’une architecture en harmonie avec la nature. Sa maison devient un peu plus tard le musée de la fondation, sous ses yeux de passionné. Quelques années plus tard, en 1992, il meurt dans un accident de la route.
Le musée d’art contemporain de la fondation César Manrique est inauguré en 1994. Deux de ses sculptures mobiles, le « jouet du vent » et le « triomphateur », accueillent le visiteur. Sa collection privée d’art contemporain y est visible. On y découvre également ses notes, ses croquis et ses outils. Les peintures abstraites de César Manrique racontent son histoire aux promeneurs. La fresque peinte par l’artiste dans le jardin en terrasse, réalisée à l’aide de roche volcanique et de carreaux de céramique, parle d’elle-même.
Partout sur l’île de Lanzarote, on le retrouve : on croise sa route dans les jardins, sur le littoral… Ses œuvres d’art, plus originales les unes que les autres, marquent les esprits.
Jet d'eau depuis le restaurant du Timanfaya à Lanzarote
À Lanzarote, on aime également découvrir le Parc National de Timanfaya, fondé en 1974 par l’artiste où l’on peut voir des centaines de cônes dans un environnement lunaire.
César Manrique ne s’est cependant pas contenté d’exprimer sa créativité à Lanzarote. En effet, même si c’est là qu’on retrouve la majorité de ses créations, d’autres sont présentes à Fuerteventura, Tenerife, La Gomera et El Hierro.